OM : Sarri et Sampaoli, les deux cibles pour succéder à Villas-Boas

Vendredi 5 février 2021

Interview de Maître Benjamin CABAGNO, responsable du département Droit du Sport, par Alexandre JACQUIN pour La Provence

Pablo Longoria s’active en coulisses pour débusquer LE profil qui permettra d’apaiser le climat et, surtout, de ramener l’OM à un rang bien plus conforme à son pedigree

Si la valse des noms et le ballet des rumeurs battent leur plein depuis mardi, deux entraîneurs retiendraient réellement l’attention du directeur du football olympien: Maurizio Sarri et Jorge Sampaoli.

La valse des noms et le ballet des rumeurs battent leur plein depuis la mise à pied à titre conservatoire d’André Villas-Boas, mardi. Propulsé à la tête de l’OM pour parer au plus pressé, Nasser Larguet se voit seulement assurer un intérim avant de regagner son poste de directeur du centre de formation. Le Marocain a d’ailleurs été très clair à ce sujet lors de sa très courte prise de parole devant les journalistes au stade Bollaert-Delelis. « J’ai le sentiment du devoir accompli, je suis un salarié du club, a-t-il souligné. Si demain, je dois revenir à mon bureau de responsable du centre de formation, je serai très heureux. C’est une fierté, c’est vrai, parce que c’est l’OM. Ce n’est pas n’importe quel club. Il y a de grandes attentes. C’était un devoir d’accepter et de gérer ce match-là. »

Quid de la suite ? « La suite, c’est Nasser Larguet, directeur du centre de formation de l’Olympique de Marseille », a-t-il répondu sans faire de mystère. Reste maintenant à savoir jusqu’à quand durera cette phase de transition durant laquelle le sexagénaire sera appelé à jouer les pompiers de service. Après-demain, il sera en tout cas sur le banc de touche du Vélodrome lors du Clasico, accompagné des mêmes acolytes qu’à Lens.

Le Marocain est à pied d’oeuvre avec son staff pour préparer au mieux le groupe olympien. Tout à l’heure (13 h), il se présentera aussi devant les médias pour une conférence de presse d’avant-match qui n’aura rien de traditionnelle, et à laquelle participera également le capitaine Steve Mandanda.

Un peu plus loin du terrain, Pablo Longoria s’active en coulisses pour débusquer LE profil qui permettra d’apaiser le climat et, surtout, de ramener l’OM à un rang bien plus conforme à son pedigree. Certains intermédiaires le font également à sa place. La piste conduisant notamment à l’Espagnol Robert Moreno (43 ans) relèverait de la seconde éventualité. D’après nos informations, il n’y aurait eu aucun échange direct entre Longoria et Moreno, malgré leur lien d’amitié. Juste des échanges entre intermédiaires pour tâter le terrain. De toute façon, selon l’un de ses proches, l’ancien entraîneur de Monaco et sélectionneur de l’Espagne ne se trouve pas dans l’optique de reprendre un club en cours de saison.

Autres techniciens proposés dans ce méli-mélo où il est complexe de cerner le vrai du faux : ceux du Portugais Carlos Queiroz (67 ans) et du sélectionneur de l’Arabie Saoudite Hervé Renard (52 ans). Mais cela n’ira pas plus loin là encore.

Deux dossiers difficiles à concrétiser

Selon nos sources, deux noms retiendraient réellement l’attention du directeur du football olympien, sans que quoi que ce soit n’ait abouti pour l’instant. Le premier est celui de l’Italien Maurizio Sarri (62 ans), courtisé depuis déjà un certain temps en vue de remplacer « AVB » la saison prochaine. Le dossier était déjà compliqué compte tenu du CV du bonhomme qui, de 2015 à 2020, a dirigé ni plus ni moins que Naples, Chelsea et la Juventus. Rien que ça… Son salaire dépasserait largement celui du Portugais. Encore lié au club turinois jusqu’en juin mais déchargé de toutes fonctions depuis l’élimination en 8e de finale de la Ligue des champions en août 2020, une possibilité existe de le voir débarquer cet été. Mais les négociations seraient serrées et il faudrait trouver une solution d’intérim durable jusque-là.

L’autre piste mène à l’Argentin Jorge Sampaoli, déjà visé – en vain – par Vincent Labrune lorsque la situation de Michel devenait chaotique au printemps 2016. Selon le site du quotidien sportif espagnol AS, un accord de principe aurait été trouvé avec l’ancien sélectionneur de l’Argentine et du Chili, actuellement en poste au Brésil, à l’Atletico Mineiro, qui termine son championnat le 26 février. De source proche de ce disciple de Marcelo Bielsa, intéressé par le challenge olympien, on reconnaît un contact direct qui date de plusieurs jours et ne serait pas allé beaucoup plus loin pour l’instant. À suivre également, donc…

Tant que Villas-Boas sera sous contrat…

Le feuilleton de la succession de Villas-Boas est loin d’avoir livré son épilogue. D’autant que le départ du Portugais pourrait prendre du temps avant de se régler, alors qu’il voulait partir rapidement sans toucher le moindre eurocent. « La démission n’est pas une cause en tant que telle puisqu’elle vous prive de toute indemnité et vous expose à en devoir au club… sauf si Villas-Boas requalifie sa démission en ‘prise d’acte aux torts de l’employeur’, pose Me Benjamin Cabagno, représentant de Marcelo Bielsa, au sujet des causes de rupture d’un contrat à durée déterminée. Je pense que le club a anticipé une prise d’acte de l’entraîneur en enclenchant le processus de la rupture pour faute grave.« 

Si l’hypothèse de la procédure venait à se confirmer, elle s’étirerait dans le temps. Mais elle permettrait de régler le cas « AVB » et de passer à la suite. Surtout si un nouveau technicien devait être nommé. « Le règlement de la LFP n’autorise qu’un seul contrat homologué d’entraîneur de l’équipe première. L’OM devra d’abord licencier (ou rompre aimablement le contrat par consentement mutuel) et ensuite saisir la commission juridique de la LFP pour être dans les clous avec les règlements et la feuille de match, avec le prochain entraîneur« , conclut l’avocat.